jeudi 11 février 2010

PUBLIC OU PRIVÉ ?

Pour les vieux de mon age (j'aurai 65 ans dans quelques jours) qui hésitent encore entre les systèmes de santé québécois public et privé, voici une courte étude, non-scientifique ( 3 échantillons) mais basée sur des faits vécus au Saguenay et à Québec. Il y a un 4ieme échantillon, vécu au Costa Rica, qui a été écarté de l'étude , car non québécois et surtout pour cause d'excès de gentillesse, de gratuité et d'efficacité.

Prise de rendez-vous:
Public: appel le 5 octobre, rendez-vous le 15 décembre
Privé: appel le matin à 10h, rendez-vous l'après-midi du même jour à 14h

Accueil:
Public: un pit bull qui ne dit même pas bonjour, ne sourit pas , saisit votre carte soleil, fait clic-clic avec , puis vous dit d'aller vous assoir. Et vous restez assis pendant 2 heures en attendant que le pit bull vous appelle.
Privé: une jolie réceptionniste vous accueille avec le sourire, sort le dossier qu'elle a déjà préparé suite à votre appel du matin, le complète avec vous et vous offre un café en attendant que le médecin vienne vous chercher (5 min).

Consultation:
public: c'est variable. La femme médecin passe beaucoup de temps en placotage inutile, elle a un paquet de cigarette sur son bureau et une bouteille de vin dessous, ce qui vous le rend sympa. L'homme médecin est du type sérieux, athlétique, écolo et granola (ce qui me le rend antipathique) mesure votre tour de taille, vous fait une leçon de santé mençante, brandit le spectre du diabète, de maladies cardiovasculaires, et d'ACV si vous continuez à manger et à boire comme ça... il vous renouvelle votre ordonnance, puis bonjour! Il vous a référé à des cliniques d'hôpital pour les tests et analyses, pour lesquels vous devez vous-même prendre les rendez-vous, puis vous n'avez aucun résultat avant votre prochaine visite chez le pit bull 3 ou 4 mois plus tard.
privé: le médecin est athlétique mais souriant. Il vous expose le contexte dans lequel il a choisi d'oeuvrer au privé, il vous explique son cheminement professionnel, les forfaits auxquels vous pouvez souscrire, de la classe économique à la première classe (j'ai la classe exécutive). Il s'informe de votre vie professionnelle avec pudeur, pose les questions médicales d'usage (antécédents familiaux, histoire médicale) vous examine, vous dit en souriant "faudra perdre un peu de poids", vous prescrit une série d'analyses et tests. Il transfère une copie de ces prescriptions à la secrétaire qui prend immédiatement les rendez-vous nécessaires aux cliniques ou laboratoires privés avec lesquels le docteur a déjà des liens privilégiés.... deux heures plus tard, la secrétaire vous rappelle chez-vous ou vous laisse un message sur votre boite vocale pour vous fournir les détails de vos rendez-vous, lesquels sont en général tous dans les jours suivants.

Suivi:
public: aucun suivi de la clinique ou de l'hopital qui a fait les tests ou analyses, il faut attendre le prochain rendez-vous avec le médecin (3 ou 4 mois).
privé: le labo vous transmet par courriel dans les 24 heures les résultats de vos tests, avec copie à votre médecin. On affranchit même pour vous l'enveloppe dans laquelle vous retournerez au labo par la poste vos petits échantillons de ... pour le test de sang dans les selles. La secrétaire du médecin vous appelle quelques jours après la consultation pour les rendez-vous de tests non urgents, et vous fixe un prochain rendez-vous avec le médecin, autrement dit, on s'occupe de vous, rapidement, efficacement et toujours avec politesse, sourire et convivialité.

Frais:
public: gratis , mais faux en réalité car la moitié de la population (contribuables) finance la totalité d'un système sclérosé et de moins en moins efficace
privé: 1 100$/an

faites votre choix!

1 commentaire:

  1. Je suis retraité depuis 4 ans, et durant les douze derniéres années j'ai travaillé au Méxique, en France et aux USA.
    De retour au Québec moi et ma conjointe nous nous mettons à la recherche d'un médecin de famille, juste pour des tests de routine: cholestérol, etc etc.
    A la clinique médicale du village de Lanaudière ou nous habitons (10 mille habitants, quand-même), on nous répond, sèchement: il n'y a pas de médécin de famille disponible dans le village, ils sont déjà 'complets'. Bon, nous disons les gens ne vivent pas éternellement alors est-ce qu'on pourrait nous inscrire sur une liste d'attente? Que nenni!!
    Est-ce qu'on pourraît s'inscrire dans un autre village de la région? non, ils sont tous complets aussi.
    Alors que devons-nous faire pour passer des tests de routine? Allez à l'urgence, qu'on nous répond!
    Nous avons fini par en trouver un médécin de famille en se faisant passer par de la parenté immédiate d'une troisième cousine de ma femme que l'on connaît à peine et qui elle avait un. On s'aurait crû dans l'ex Union Soviétique ma foi!

    Une chose qui nous a aussi déboussolé c'est que aprés avoir passé les premiers tests médicaux on envoyait les résultats au docteur, bien entendu, mais on refusait de nous les donner, soi-disant que nous ne serions pas capables de les interpréter et que le docteur communiquerait avec nous s'il le jugeait nécéssaire.
    Nous ne croyons pas nos oreilles, cela ne nous est pas arrivé dans aucun pays. Nous avons piqué une crise, car on nous prenait pour des enfants, comme si les québecois sont tous des ignares, un peu comme si j'amène ma voiture au garage et on refuse de me dire qu'est-ce qu'ils ont changé parce que je ne suis pas mécanicien.
    Une chose que les gens oublient souvent c'est qu'il n'existe pas de système gratuit, et que si l'on cherche un systéme trop égalitaire, on finira par n'être égal que dans la pénurie.

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