Quand arrive un séisme majeur comme celui d'Haïti, il se trouve parfois des scientifiques pour lancer des mises en garde, des alertes, et même des prédictions concernant de futures secousses, pouvant ébranler la région touchée par le tremblement de terre. C'est ce qu'ont fait récemment quelques géologues du United States Geological Survey (USGS). Sans toutefois créer de panique, de telles annonces sèment l'inquiétude parmi la population locale et aussi chez les proches qui sont à l'étranger. La "prédiction" du USGS n'en est pas une, puisque pour parler de prédiction d'un tremblement de terre, il faut pouvoir déterminer, la date, le lieu approximatif de l'épicentre ainsi que la magnitude de l'événement. Il y a de rares cas dans l'histoire où l'on est parvenu à de tels succès, comme pour ce tremblement de Terre de la province de Liaoning en Chine du 4 février 1975 de magnitude 7,3. Le tremblement de terre a affecté sérieusement la ville densément peuplée de Heicheng, mais heureusement, on a réussi l'évacuation des populations locales suffisamment tôt pour sauver probablement des centaines de milliers de vies humaines. Grâce à l'intégration de techniques aussi diverses que l'observation des comportements animaux inhabituels et l'observation instrumentale, le séisme a fait très peu de victimes... sauf que... le 28 juillet 1976, se produisait le terrible tremblement de terre de Tangshan de magnitude 7,8 qui a fait, selon le chiffre officiel chinois 242 000 victimes, mais selon le chiffre révisé par des sismologues américains, probablement plus de 650 000 morts. C'est le séisme le plus meurtrier du 20ième siècle, et il a échappé aux techniques de prédiction.
Nous sommes encore loin de pouvoir prédire la majorité les séismes destructeurs. Aussi, le communiqué du USGS n'est pas une prédiction, ni une alerte. C'est comme dire qu'un jour un "big one" (magnitude supérieure à 8,0) frappera une région de l'ouest américain ou canadien. On sait que cela va arriver, mais personne ne peut dire exactement où et quand.
La faille responsable du séisme haïtien sépare la petite plaque des Caraïbes de la grande plaque nord-américaine. Le déplacement y est relativement normal (2 cm/an) comparé à des mouvements de plaques plus rapides comme celui de la plaque de Nazca qui s'enfonce sous l'Amérique-du-Sud à une vitesse de 10cm/an. En Califoernie, le long de la faille sans Andreas, qui est aussi une faille transformante comme celle du séisme d'Haïti, on a un mouvement de 5 à 6 cm/an, et surtout une activité sismique pas mal plus élevée qu'en Haïti. Les géoscientifiques américains devraient plutot regarder ce qui les menace sur leur propre territoire, avant de s'intéresser à celui de leurs voisins.
vendredi 5 février 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Reynald Du Berger n'est pas seul
RépondreSupprimerArticle dans le Globe and Mail de samedi
À lire pour empêcher de réchauffer en rond! (En anglais)
http://www.theglobeandmail.com/news/opinions/the-great-global-warming-collapse/article1458206/